Un avenir en clair-obscur. Août 2025
Au moment où j’écris ces quelques lignes, l’été est déjà bien avancé.
Mais en ces moments, l’avenir est sombre. La lumière que l’on espère voir à l’horizon n’est pas rassurante et le clair-obscur dans lequel baignent nos prévisions et nos craintes n’ont rien à voir avec le clair-obscur qui définit la sublime technique du peintre Caravaggio. Une certaine peur plane sur nos pensées : de quoi sera fait notre avenir ? La guerre (ou pire, les guerres) est-elle une hypothèse imaginable dans nos vies ?
Comment ne pas s’inquiéter lorsqu’on regarde un Journal télévisé, on ouvre un quotidien, on écoute un débat politique, on suit les résultats des élections qui dénoncent l’inexorable avancée des souverainismes et des nationalismes, aux idées aussi délirantes que mobilisatrices ?
Et pourtant il y a une note positive : un sondage assez récent d’Eurobaromètre révèle que la majorité des citoyens de l’UE fait confiance à l’Union, et que cette majorité est essentiellement représentée par des jeunes.
Je relis les propos de Joseph Nye ( https://shs.cairn.info/revue-les-champs-de-mars-ldm-2004-2-page-II?lang=fr&tab=texte-integral) qui vient de nous quitter au mois de mai.
Ce grand penseur, internationaliste américain, professeur émérite de l’université de Harvard et ancien Doyen de la Kennedy School of Government ainsi que Secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité internationale sous l’administration Clinton a écrit sur la notion du pouvoir étatique au XXIe siècle.
Il est à l’origine du concept de hard Power, soft Power et smart Power.
En voici ses définitions :
« Lorsqu’un pays obtient des autres (par la persuasion) qu’ils fassent ce qu’il veut, on peut parler de puissance coopérative ou soft Power, par opposition à la puissance dure ou au pouvoir de commandement (hard power » qui consiste à ordonner aux autres de faire ce qu’il veut. »
Quant au smart Power, à savoir un pouvoir « intelligent », il est capable de combiner les stratégies les plus efficaces de « hard power » et de « soft power ».
Peut-être, pourrions-nous espérer que ce concept de « pouvoir intelligent » prenne le dessus sur l’éternelle dichotomie entre dissuasion et persuasion, entre coercition et consentement, bref un retour à la raison, à l’équilibre, à la paix…
Je reconnais que cette approche est extrêmement simpliste, mais je ne vois que cette possibilité de « smart power » pour que l’audacieux et néanmoins raisonnable optimisme de l’enquête d’Eurobaromètre l’emporte sur l’obscurité en préservant ainsi la magie du solstice d’été.
Une fin d’été que je vous souhaite très belle, lumineuse et sereine à souhait.
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